Ricoh Theta S, test d'une caméra destinée à la VR

Depuis mon premier voyage dans la réalité virtuelle, celle-ci me passionne. Je me suis donc rapidement retrouvé à prendre des photos avec photosphère. Mais cette méthode n’est pas idéale, car prendre un seul cliché nécessite quelques minutes et si par malheur un des éléments du décor bouge, la photo risque fortement d’être ratée. De plus, dans les espaces confinés, il n’est pas possible d’obtenir un résultat acceptable.

C’est pourquoi je me suis rapidement intéressé à l’achat d’un éventuel appareil photo pouvant prendre des clichés en 360 (et pouvant être utilisés pour la VR). Malheureusement, le marché étant relativement récent, je n’ai pas trouvé grand-chose mis à part l’appareil que je vais vous présenter aujourd’hui, à savoir la Theta S de la marque Ricoh, une caméra pouvant prendre des clichés et des vidéos à 360 degrés en toute simplicité.

La première chose qui frappe en ouvrant l’emballage, c’est la grandeur de l’appareil, la Theta S est toute petite. Celle-ci est livrée avec un étui de protection et un câble USB/mini-UBS servant à relier la caméra à notre ordinateur pour recharger sa batterie ou pour transférer les photos/vidéos.

 

Dotée d’une mémoire de 8 gigas, la Ricoh Theta S vous permet d’en utiliser 7.5 sur les 8. Autant dire que pour ce qui est des photos, vous n’aurez aucun problème de stockage. Par contre, si vous voulez utiliser l’appareil principalement pour prendre des vidéos, vous risquez fortement de vous heurter à cette limite de mémoire, de plus est, on ne peut pas lui ajouter de carte SD pour étendre ses gigas.

Pour ce qui est de prix, la Ricoh Theta S coûte dans les alentours de CHF 435.- (400 Euro).

Au niveau de ses caractéristiques, voici ce que vous propose ce modèle S :

• 12 mégapixels
• Capteur 1 / 2.3
• Sensibilité ISO 100-1600
• Obturateur : électronique
• Résolution maximale des photos : 5376 x 2688
• Résolution maximale des vidéos : 1920 x 1080p : 30 FPS
• Mémoire : 8G dont 7.5 utilisables
• Formats des photos : jpg
• Formats des vidéos : MP4, MPEG-4 AVC / H.264
• Dimensions de l’appareil: 44 x 130 x 22,9 mm
• Poids de l’appareil : 125 g

Au vu de son prix et de ses caractéristiques, la Ricoh Theta S est clairement destinée à un public amateur, les professionnels eux se dirigeront sans doute vers des modèles (beaucoup) plus onéreux comme la Ozo de Nokia qui coûte quand même 60'000$.

 

Pour prendre une photo, il n’y a rien de compliqué. La caméra crée un réseau WiFi sur lequel nous devons nous connecter avec notre téléphone. Puis grâce à l’application smartphone « Ricoh Theta S » (disponible sur android et sur iOS), on peut visualiser ce que la caméra voit, il ne nous reste plus qu’à capturer l’instant désiré. Les clichés sont pris quasiment instantanément, entre 2 et 4 secondes. Ceux-ci sont sauvegardés dans l’appareil lui-même. Cependant, avec l’application « Ricoh Theta S », vous pouvez les transférer sur votre téléphone. En plus de cela, l’application offre une option permettant de directement partager la photo avec votre smartphone après avoir pris le cliché, néanmoins le transfert prenant quand même quelques secondes, il n’est pas toujours opportun d’activer cette option. L’application permet aussi d’ajuster quelques réglages comme la luminosité, la priorité à l’obturateur, la priorité ISO, la réduction de bruit, le format de l’image (5376x2688 ou 2048x1024).

Si vous n’avez pas de smartphone, pas de panique ! L’appareil contient un bouton physique permettant de prendre des clichés sans passer par un device externe.  Cependant, cette méthode comporte trois désavantages notables. Le premier est qu’on ne peut pas avoir d’aperçu de la photo avant et après le cliché, il va falloir brancher la  caméra à un ordinateur pour pouvoir visionner le résultat de nos jolies photos. Le deuxième est qu’on ne peut pas définir les réglages de notre photo/vidéo. Et le troisième, sans doute le plus embêtant, est qu’on verra forcément votre main dans le cliché, puisque la caméra à un angle de vue de 360 degrés, alors qu’avec la méthode smartphone, on peut prendre le cliché à distance, ainsi on peut  se débrouiller pour ne pas être sur la photo.

 

Si vous voulez visualiser une photo prise en 360 degrés via votre smartphone, essayez de l'ouvrir avec l'application standard de votre téléphone permettant d'ouvrir les fichiers image, car ces applications disponibles sur les smartphones modernes ont tous une option pour visualiser les images en 360. Si ce n'est pas le cas, il y a une multitude d'applications qui permet de le faire, comme Ricoh theta S (présentée précédemment).

Sur votre ordinateur, Ricoh propose un logiciel qui porte le nom de SphericalViewer (disponible sur Windows et sur Mac). Grâce à ce soft, vous pouvez visionner vos clichés correctement. Mais plus intéressant encore, via celui-ci vous pourrez stocker vos photos sur le site theta360.com et theta360.fr, ce qui vous permettra d'avoir un lien direct vers une page web contenant un lecteur de photo 360 avec votre photo. Avec cette méthode, vous pouvez partager vos photos très facilement, puisqu'il vous suffira de partager l'URL du lien concerné. De plus, si la photo vous appartient, le site theta360.com vous offre la possibilité d'intégrer la vidéo sur une de vos pages web, ce qui donnera un résultat similaire à la photo ci-dessous.

Post from RICOH THETA. #theta360 - Spherical Image - RICOH THETA

Pour prendre une vidéo, les méthodes sont exactement les mêmes que celles pour les photos. On peut filmer soit en 1920x1080 ou en 1280x720. La durée maximale de la vidéo ne peut pas dépasser les 25 minutes en full HD (à 30 images par seconde). Contrairement aux photos, il n’est pas possible d’avoir un aperçu de la vidéo en cours.

Pour ce qui est de la visualisation d'une vidéo prise avec la Ricoh Theta S, vous pouvez, tout comme pour les photos, utiliser l'application Ricoh theta S (présentée précédemment). Mieux encore, vous avez la possibilité de les uploader sur YouTube. Car oui YouTube offre un lecteur compatible avec la 360, il vous suffit d'entrer #360 dans sa barre de recherche pour vous rendre compte que le site fourmille de vidéo 360 ! Revenons à nos moutons, pour uploader vos vidéos sur YouTube, je vous propose de suivre les indications du tutoriel (en français) mis en ligne par Ricoh.

Ricoh propose plusieurs applications smartphone permettant d’éditer nos photos ainsi que nos vidéos 360.

Theta +, disponible sur Android et iOS, nous offre la possibilité de rajouter des filtres à nos photos. On peut aussi ajouter du texte ainsi que des petites décorations bien laides. Rien de vraiment extraordinaire, mais elle pourra tout de même dépanner quand on n'a pas envie de sortir l'artillerie lourde à la Photoshop et compagnie.

Theta+ Video, disponible uniquement sur iOS, permet d’éditer nos vidéos prises avec le Ricoh Theta. Malheureusement, l’application n’étant pas disponible sur Android, je n’ai malheureusement pas pu la tester. Mais au vu des screens que j’ai pu apercevoir, elle reste, elle aussi, un éditeur plutôt basique destiné aux plus amateurs d’entre nous.

La Ricoh Theta S est-elle un bon appareil ?

La Theta S est toute petite, elle se glisse dans une poche d’un jean, on aura donc tendance à la prendre partout avec soi à la recherche du cliché ultime. De plus sa prise en main est bonne, elle est super légère et discrète, vous pouvez prendre une photo incognito sans problème. Le désavantage de cette petite taille est qu’elle n’a effectivement pas des caractéristiques pouvant rivaliser avec celles d’un bon appareil photo. Cependant, la qualité des clichés reste largement honnête. L’absence de port SD/microSD est aussi un défaut non négligeable, surtout si vous acquériez l’objet pour faire de la vidéo

Au niveau du software, je trouve vraiment dommage qu’elle n’ait pas de timer intégré, ça aurait permis de prendre plus facilement des clichés sur lesquels on ne voit pas notre main tenir l’appareil. Un autre détail que je trouve embêtant, c’est qu’on ne sait jamais si notre caméra a encore beaucoup de batterie ou non, pour trouver l’indicateur du niveau de batterie, il faut fouiller dans les méandres de l’application smartphone, pourquoi ne pas avoir mis un indicateur directement dans la première fenêtre ? Pour ce qui est de l’application Theta+ Video, je trouve vraiment dommage qu’ils ne la proposent pas pour Android, même si personnellement, elle ne m’intéresse pas plus que ça.

Malgré ses quelques défauts, je ne peux que vous la conseiller, si vous faites partie du public cible bien évidemment. Pour les plus sceptiques, je vous encourage à tester l’option photosphère de l’application Camera de Google, je pense qu’après quelques essais  vous vous rendrez vite compte que l’achat d’un appareil comme le Ricoh Theta S vous est indispensable.

Par contre, si vous n’avez actuellement pas le besoin de prendre des photos en 360, je vous conseille vivement d’attendre la sortie de la caméra 360 de Samsung, qui sera malheureusement compatible qu’avec le S7 et le S6 et celle de LG. Ces deux appareils doivent sortir dans quelques semaines/mois et un comparatif entre elles et la Ricoh de Theta S ne peut être qu’intéressant.

 

Les photos 360 seront-elles un standard sur le web ? Avec des photos pesant facilement plus de 3.5Mo, la page web hébergeant le cliché risque de se charger lentement. La taille des fichiers est effectivement un problème récurrent à la VR et pour l’instant il n’y a pas 36'000 solutions qui existent. Toutefois, j’imagine que les gens surfant à l’aide de la réalité virtuelle sur internet sont conscients qu’il faut attendre un petit moment avant de pouvoir visionner le contenu des pages web. Pour répondre à la question initiale, je pense que oui. Forcément, il va falloir attendre quelque temps, que nos connexions soient encore meilleures, que les appareils photo 360 compressent les images tout en conservant une certaine qualité. Par contre, la photo normale ne va jamais disparaître, car avec les photos en 360 degrés, il est beaucoup plus difficile de focaliser l’attention de l’utilisateur sur ce qu’on aimerait montrer. De plus, il n’est pas toujours adéquat de dévoiler ce qu’il se cache dans l’envers du décor.